Florence Aubenas écrit... Le quai de Ouistreham
Il a plus de six mois, "c'était la crise. Je suis partie". Elle a quitté Paris qu'elle aime tant, sa vie animée et ses librairies etc., et elle a pris un congé sans solde. Elle a changé de personnage. Elle n'était plus journaliste grand reporter au Nouvel Observateur, elle devenait une personne cherchant du travail dans une petite ville de province. Se faisant passer pour une personne ordinaire, comme il y en a tant, titulaire du baccalauréat mais sans qualification précise, Florence est partie à la rencontre de la "France de tout en bas". Une immersion de six mois dans la région de Caen (Département du Calvados), à Ouistreham, chef lieu de Canton, mais sinistré économiquement. Elle a décliné partout sa vraie identité et personne ne l'a reconnu. Bon, des Florence Aubenas, il y en a peut-être plusieurs. Et les gens dans le besoin ou la tourmente du quotidien n'ont pas l'oeil rivé sur les médias... Ils vivent à côté des médias, loin des médias. Elle a connu, comme beaucoup aujourd'hui, les bureaux du Pôle emploi, elle a cumulé les emplois précaires, un travail de femme de ménage, elle a vécu avec un salaire inférieur au SMIC toutes les difficultés que l'on peut connaître dans cette situation. Elle a vu les salariés du Pôle emploi se faire maltraiter aussi. Elle a connue aussi la solidarité vivante des démunis, de ceux qui survivent et luttent pour s'en sortir, eux et leur famille. Avec son style épuré, des formules qui font sourire, grincer des dents ou qui écorchent, son optimisme chevillé au corps et au coeur, elle décrit les difficultés, la solidarité et les espoirs de ceux de tout en bas. Hommage prégnant ! Merci à Florence de contribuer à élever le débat sur ces questions sociales. A lire et à fair connaître SVP autour de vous : Le Quai de Ouistreham, Florence Aubenas, Editions de l'Olivier, sortie le 18 février 2010.